Jusqu’à l’arrivée du tournant


Nous passons les jours

comme on se couvre d’un duvet

murmurant des mots doux

pour que l’espoir s’assoupisse.

On ignore à ce stade

combien de temps il hibernera cette année.

Nous n’osons rêver trop fort,

peignant dans nos têtes

le monde de demain

en nuances nues.

Timides et pudiques les nuits

semblent passer leur chemin.

Jusqu’au matin suivant le réveil

jusqu’à ce que le moment vienne.

Jusqu’à ce que chaque seconde

se fasse de nouveau entendre.

Le tic-tac qui remue et qui résonne

dans les couloirs de notre cœur.

Ensemble elles forment le tournant:

ces voix qui réduisent la timidité en cendres

qui goûtent la saveur du changement sur notre langue.

Celles et ceux d’hier et de demain

qui font trembler le sol sous nos pieds

et nous apportent l’inspiration

jusqu’à ce jour.

Tout un chacun, chacune

qui en permanence

tient ses rêves en éveil.

Traduit par Guillaume Deneufbourg