Le conditionnel reportatif français

Le traitement du conditionnel "de reprise" français dans les ouvrages grammaticaux à travers les siècles

Ce projet étudie à partir de quel moment et à l'aide de quelles formulations les grammairiens du français ont découvert, reconnu et décrit le conditionnel dit "de reprise" (désormais CR).

Le point de départ de cette étude est la thèse de Dendale (1991) et un article de 1993, où est proposée une analyse succincte des descriptions sémantiques du CR. À partir de l’examen de quelques grammaires et études linguistiques – principalement récentes – trois éléments importants avaient été isolés qui reviennent avec une grande régularité (fût-ce sous des formulations fort diverses) dans la description du sens du CR dans ces ouvrages (Dendale 1991: 202):

(a) l’expression du caractère d’incertitude de l’information
(b) l’indication de la reprise de l’information à autrui
(c) l’expression de la non-prise en charge de l’affirmation par le locuteur

Un quatrième élément de sens distillé des formulations utilisées, (d) l’indication du caractère non confirmé de l’information, n’avait pas été retenu par l’auteur, avec pour argument qu’il pouvait être subsumé sous l’élément modal d’incertitude, avec lequel il entretient d’étroits rapports (1991: 202-203 n. 16 et 216-217).

L’objectif principal de cette recherche était d’élargir et d’approfondir, et ce faisant de consolider, les résultats de ces études antérieures : élargir par l’examen d’un échantillon plus large de grammaires et d’ouvrages grammaticaux, et approfondir par une analyse détaillée de la façon dont la valeur sémantique du CR est décrite ou paraphrasée par ces ouvrages à travers les siècles.